Deux bateaux de pêche inscrits sur liste noire prêts à reprendre leur activité après une décision de la Cour suprême

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Une entreprise chinoise dédommagée de 700.000 € pour pêche illégale

PUBLICATION IMMEDIATE 

21 Septembre 2017 

La Cour suprême espagnole a ordonné le paiement de 700.000 euros à une entreprise chinoise, en dédommagement de la saisie d’une cargaison de légine australe illégalement pêchée, effectuée par un navire appartenant à une organisation de pêche espagnole l’année passée au Viêt-Nam. À l’heure actuelle, deux autres bateaux de pêche appartenant aux mêmes armateurs s’apprêtent à prendre la mer après avoir été immobilisés plus de deux ans dans le port cap-verdien de Mindelo.

Les groupes de préservation de la faune marine Oceana et Sea Shepherd lancent un appel à la communauté internationale pour faire cesser sur-le-champ ce qu’ils considèrent comme une grossière erreur judiciaire.

Un gouvernement condamné à payer pour une cargaison illicite 

La semaine dernière, la Cour suprême espagnole a déclaré que les autorités vietnamiennes devaient verser à l’entreprise, établie en Chine, qui l’avait achetée, la valeur de la cargaison saisie de légine illégalement pêchée, qui avait été déchargée du Kunlun. Cependant, l’Espagne et la République populaire de Chine sont toutes deux parties contractantes de la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR), dont la convention stipule que leurs citoyens ne peuvent tirer un quelconque bénéfice de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN). Oceana et Sea Shepherd exhortent les gouvernements du Viêt-Nam, d’Espagne et de Chine à entrer immédiatement en collaboration pour prévenir un paiement qui viole manifestement les accords internationaux.

« En ordonnant le paiement de 700.000 euros de dommages pour une cargaison de légine australe illégalement pêchée, la Cour suprême espagnole n’envoie pas le bon signal aux pêcheurs et au marché mondial de la pêche. L’illégalité du poisson confisqué ne fait aucun doute, la documentation nécessaire à son commerce légal faisant défaut. La passivité adoptée par les autorités espagnoles et chinoises met en péril tous les engagements internationaux visant à réprimer la pêche INN. Les gouvernements feraient mieux de mettre fin maintenant à la pêche illégale, » a déclaré Lasse Gustavsson, directeur exécutif d’Oceana Europe.

Des navires sur liste noire prêts à reprendre leur activité à l’été austral 

Cette décision de la Cour suprême espagnole tombe au moment où deux autres navires sur liste noire, historiquement rattachés à la même organisation, Vidal, s’apprêtent à reprendre leur activité. Précédemment nommés Yongding et Songhua , les deux navires, qui font l’objet d’une notice mauve d’Interpol -- signalement international d’activité délictuelle –, ont été détenus en République du Cap-Vert, au large des côtes d’Afrique de l’Ouest, après que Sea Shepherd ait averti la police judiciaire du Cap-Vert de leurs activités en 2015 (http://bit.ly/2ffSPFQ).

Oceana et Sea Shepherd ont néanmoins découvert que ces bateaux avaient été repeints et avaient changé de nom et de pavillon. Le Yongding a été rebaptisé Atlantic Wind et bat maintenant pavillon tanzanien, tandis que le Songhua a été renommé Pescacisne 2 et ré-immatriculé au Chili.

« Après la poursuite du Thunder, la plus longue de l’histoire maritime, je suis maintenant familier du mode opératoire de ces délinquants, » a déclaré le capitaine Peter Hammarstedt, directeur de campagne de Sea Shepherd Global. « Les navires anciennement baptisés Yongding et Songhua ont embarqué équipage et matériel de pêche. Assurément, enhardis par cette décision de la Cour suprême espagnole qui ne peut qu'être perçue comme récompensant un comportement délictueux, on prépare ces deux bateaux à repartir braconner en mer. »

Oceana et Sea Shepherd unissent leur voix pour enjoindre le gouvernement du Cap-Vert de ne pas permettre aux bateaux de reprendre la mer et de leur refuser tout aide portuaire, puisqu’ils sont tous deux inscrits sur la liste noire de la CCAMLR et de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (ICCAT). Les deux organismes exhortent aussi les gouvernements de Tanzanie et du Chili à retirer leur pavillon respectif à l’Atlantic Wind et au Pescacisne 2.

« Il a fallu aux ONG écologiques et aux gouvernements engagés plus de vingt ans d’efforts acharnés pour unir la communauté internationale dans la lutte contre la pêche INN, » a ajouté Gustavsson. « Le Yongding, le Songhua et le Kunlun sont les adversaires emblématiques de ce combat. Si la communauté internationale ne les arrête pas, ils n’auront de cesse de piller l’Antarctique. »

Notes à l’attention du rédacteur 

En 2016, le ministre de l’Agriculture espagnol, la Guarda Civil (force de police espagnole) et Interpol ont lancé des opérations coup-de-poing visant des biens appartenant à Vidal, conglomérat de pêche sis en Espagne.

On a pu saisir des milliers de documents et de fichiers informatiques et procéder à six arrestations ; le ministre de l’Agriculture espagnol a réussi à faire infliger au conglomérat d’entreprises Vidal des amendes se montant à 17,8 millions d’euros ainsi qu’une interdiction de pêcher et une privation de subventions du gouvernement pour la pêche durant 25 ans.

D’autre part, le parquet espagnol a entamé à l’encontre d’armateurs une action (http://bit.ly/2ffmf6L) pour falsification de documents, blanchiment d’argent, délits environnementaux et association de malfaiteurs. Au cours de l’enquête, une cargaison illicite de 164 tonnes de légine présumée pêchée illégalement a également été saisie au Viêt-Nam par des agents des douanes, à la demande de la Guardia Civil, par le biais d’Interpol. Il s’agissait de la cargaison d’un navire de pêche figurant sur les listes noires internationales, et celle d’Interpol, le Kunlun. Fin 2016, la Cour suprême espagnole avait abandonné les poursuites, en dépit de l’opposition d’un juge, déclarant les tribunaux incompétents pour statuer sur des questions de pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) en zones haute mer telles que l’Antarctique. La Cour avait ainsi estimé que le droit espagnol rendait impossibles toutes poursuites pour délits relatifs à la pêche INN, y compris pour un blanchiment d’argent appuyé par des preuves.

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Photographies en haute définition : https://minerva.seashepherdglobal.org/share.cgi?ssid=0gizHAx 

- L’Atlantic Wind : l’Atlantic Wind, anciennement Yongding (photographie : Sea Shepherd)

- Yongding_Kadei_Jo_Watmore : Le Yongding et le Songhua à Mindelo, au Cap-Vert, 2015.  (photographie  : Josephine Watmore/Sea Shepherd)

- Yongding 4_Jo_Watmore : Policiers et militaires à bord du Yongding ( sous le nom de Luampa), Cap-Vert, 2015. (photographie : Josephine Watmore/Sea Shepherd)

Pour en savoir plus et pour toute demande d’interview, merci de contacter : 

Heather Stimmler – directrice des médias de Sea Shepherd Global
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Fondée en 1977, Sea Shepherd est une organisation internationale à but non lucratif de protection de la vie marine. Notre mission est de mettre fin à la destruction des habitats naturels et au massacre des espèces marines qui peuplent les océans du monde entier, afin de protéger et préserver les espèces et les écosystèmes.

Sea Shepherd emploie des tactiques d’action directe pour enquêter, documenter et agir, lorsque la situation l’exige, dans le but d’exposer et de s’opposer aux activités illégales observées en haute mer. En sauvegardant la biodiversité et l’équilibre fragile des écosystèmes marins, Sea Shepherd a pour objectif d’en assurer la survie pour les générations futures.

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