Alors que Goma tombe aux mains des rebelles, le risque de viol et de recrutement forcé augmente pour les jeunes filles et garçons déplacés

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Genève, 12 novembre 2012 : Alors que la ville de Goma tombe aux mains du groupe rebelle M23 et que des dizaines de milliers de personnes sont contraintes de fuir leurs foyers, l’Observatoire des situations de déplacement interne (IDMC) et le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) soulignent leurs inquiétudes concernant le risque accru pour les jeunes filles et garçons déplacés d’être exposés aux viols, abus et recrutements forcés.

Le week-end dernier, un camp de personnes déplacées de plus de 50.000 personnes s’est vidé en seulement quelques heures alors que le groupe rebelle M23  se rapprochait et que les personnes ont rejoint la ville de Goma en quête de sécurité. « Depuis avril, 300.000 personnes – l’équivalent de la population de Venise – ont été déplacées par le M23 et ce que nous constatons maintenant est que les combats entre le groupe rebelle et l’armée congolaise déplacent à nouveau ces personnes déjà déplacées. Cette situation dépasse les facultés de résilience d’une communauté déjà épuisée », dit Sebastiàn Albuja, chef du département Afrique d’IDMC.

Maintenant que des rapports indiquent que la ville de Goma a été prise par le M23, sa population de près de 500.000 personnes est prise dans le conflit  et ces personnes risquent d’être forcées à quitter la sécurité de leurs foyers. IDMC et NRC sont particulièrement inquiets des conséquences que le conflit actuel a sur les enfants; les garçons sont exposés à un risque de recrutement encore plus important et les filles à celui du viol, la majorité des victimes d’agressions sexuelles en RDC ayant entre 8 et 17 ans et 13.3% moins de 10 ans.

« Les enfants déplacés et en particulier les garçons au Nord Kivu sont en danger d’être recrutés par de divers groupes armés », dit Olivia Kalis, Conseillère en Plaidoyer  de NRC en RDC (actuellement à Kigali). « Les personnes déplacées enferment et cachet leurs enfants par peur des attaques et du recrutement forcé des filles et garçons par les groupes armés »

« Le Conseil de Sécurité des Nations Unies doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher le conflit de s’intensifier d’avantage et il doit exercer une pression plus forte sur toutes les parties au conflit pour que celles-ci trouvent une solution », dit Elisabeth Rasmusson, Sécrétaire Général de NRC. « Une attention particulière doit être consacrée à la résolution sur les enfants et les conflits armés récemment passée par le Conseil de Sécurité qui vise à protéger les enfants des groupes armés, avec un attention particulière pour les besoin des jeunes filles et garçons déplacées ».

Notes aux éditeurs :

  • Il y a 5 camps de personnes déplacées autour de Goma, la capitale de la province Nord Kivu. Dans le conflit actuel, c’étaient les personnes déplacées qui ont été touchées en premier. Les camps sont : Kanyarucinya, Mugunga I, Mugunga II, Mugunga III et Lac Vert. Ensemble ces camps hébergent approximativement 95,000 personnes. Des personnes y ont fui depuis 2009, quand le gouvernement avait lancé des opérations militaires importantes contre les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda, et plus récemment en 2012 en fuyant des combats entre les forces gouvernementaux et le M23.
  • Le camp de Kanyarucinya, situé au nord de Goma, est le plus grand de ces cinq camps, hébergeant jusqu’à 60,000 personnes qui ont fui les combats continus. Selon des rapports, tous les résidents du camp Kanyarucinya ont quitté le camp lors des attaques du M23 le week-end dernier et on trouvé refuge dans des écoles et des églises.
  • Selon les analyses d’IDMC, il y a au moins 772.500 personnes déplacées au Nord Kivu (nombre en date du 30 septembre). Au total, il y a plus de 2.435.000 personnes déplacées en RDC.
  • Depuis que les combats entre l’armée congolaise et le M23 ont commencé samedi près du camp de déplacés de Kanyarucinya au nord de Goma, 56.00 personnes résidant dans le camp ont été affectées et ont du s’enfuir très rapidement vers Goma, le camp de Mugunga et d’autres villes et villages plus au sud. Celles qui se sont enfuies vers Goma et la population civile de Goma se sont vues forcées d’évacuer leurs familles en raison de l’arrivée des combats dans la ville. Les personnes qui arrivent ä Mugunga se trouvent dans un état inquiétant, ayant un besoin urgent d’aide mais en raisons de combats continus l’accès humanitaire reste extrêmement limité. En septembre, le Conseil de Sécurité a décidé de tenir pour responsables toutes les parties au conflit armé qui commettent de graves abus envers les enfants, y compris ceux qui recrutent et utilisent des enfants, qui les tuent et les mutilent, qui commettent des actes de violence sexuelle ou qui attaquent des écoles et hôpitaux. Le Conseil a appelé à toutes les parties à arrêter ces pratiques et à prendre des mesures spéciales pour protéger les enfants.
  • Depuis 2008, le Lord’s Resistance Army (LRA) enlève des enfants du Nord-Est de la RDC pour les utiliser comme soldats, esclaves sexuels et cuisiniers. Les filles représentaient à peu près 50% des enfants enlevés par le LRA en RDC en 2009.

Julia Blocher
Chargée de communication/ Attaché de presse

l’Observatoire des situations de déplacement interne (IDMC)
Email: julia.blocher@nrc.ch
Portable: 41 79 175 88 87

À propos de l’IDMC : L’Observatoire des situations de déplacement interne (Internal Displacement Monitoring Centre ou IDMC : www.internal-displacement.org) a été crée par le Conseil norvégien des refugies en 1998, à la demande du Comite permanent inter-agences (IASC). L’IDMC surveille l’évolution des déplacements internes provoques par les conflits, la violence, des violations des droits de l’Homme et des catastrophes naturelles dans plus de 50 pays. Il est largement reconnu comme la principale source d'information et d'analyses sur les déplacements internes dans le monde.

Pour de plus amples informations, veuillez vous adresser à www.internal‐displacement.org (site web en anglais).

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« Les personnes déplacées enferment et cachet leurs enfants par peur des attaques et du recrutement forcé des filles et garçons par les groupes armés »
Olivia Kalis, Conseillère en Plaidoyer de NRC en RDC (actuellement à Kigali)